Diari d’estiu (2)
Ecos de l’Ekidistan.
Molts francesos
honestos van comprendre i acceptar les paraules i els raonaments del general
Petain expressades en aquest discurs del 30 d’octubre de 1940. Segur que les
van considerar necessàries, urgents i la més evident conseqüència del sentit
comú per assegurar el bé comú. Al mateix temps no deurien tampoc entendre qui
era ni què volia exactament aquell altre general que des de Londres havia fugit
i que pretenia enfonsar encara més la seva estimada i eterna França en el pou
de la desgràcia. ¿Qui era De Gaulle que només el coneixien a casa seva?, ¿un
aventurer?, ¿un romàntic milhomes físicament deforme que pretenia medrar a
costa de les penes dels francesos? Havia hagut una guerra i ara calia, amb l’ajuda
també dels nous amics de França, reconstruir-la i curar ferides, no pas enfrontar
els francesos els uns contra els altres i trencar la seva preuada convivència per
crear un clima d’enfrontament civil. Aquests francesos íntegres creien, també
honestament, que no només França, que tota Europa necessitava pau i concòrdia i
que la millor manera de fer-ho era la col·laboració, també amb els que
suposadament eren els seus rivals i havien estat els seus enemics, però per
sobre de tot acceptar la nova realitat que s’estava imposant arreu amb la força
de la força i la seva raó que sempre és, sinó la millor, la única. Pel bé de
tothom i pel bé dels seus fills calia fer confiança al general Petain, l’únic
que realment assegurava als francesos un futur.
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Vichy, 30 d’octubre
de 1940
Français,
J'ai rencontré, jeudi dernier, le chancelier du Reich. Cette rencontre a
suscité des espérances et provoqué des inquiétudes. Je vous dois à ce sujet quelques explications. Une telle entrevue n'a été
possible, quatre mois après la défaite de nos armes, que grâce a la dignité des
Français devant l'épreuve, grâce à l'immense effort de régénération auquel ils
se sont prêtés, grâce aussi à l'héroïsme de nos marins, à l'énergie de nos
chefs coloniaux, au loyalisme de nos populations indigènes. La France s'est
ressaisie. Cette première rencontre, entre le vainqueur et le vaincu, marque le
premier redressement de notre pays. C'est librement que je me suis rendu à l'invitation du Führer. Je n'ai subi, de
sa part, aucun "diktat", aucune pression, Une collaboration a été
envisagée entre nos deux pays. J'en ai accepté le principe. Les modalités en
seront discutées ultérieurement.
A tous ceux qui attendent, aujourd'hui, le salut de la France, je tiens à dire
que ce salut est d'abord entre nos mains.
A tous ceux que de nobles scrupules tiendraient éloignés de notre pensée, je
tiens à dire que le premier devoir de tout Français est d'avoir confiance.
A ceux qui doutent, comme a ceux qui s'obstinent je rappellerai qu'en se
raidissant à l'excès, les plus belles attitudes de réserve et de fierté
risquent de perdre de leur force.
Celui qui a pris en mains les destinées de la France a le devoir de créer
l'atmosphère la plus favorable à la sauvegarde des intérêts du pays. C'est dans
l'honneur -et pour maintenir l'unité française, une unité de dix siècles, dans
le cadre d'une activité constructive du nouvel ordre européen, que j'entre
aujourd'hui dans la voie de la collaboration. Ainsi, dans un avenir prochain,
pourrait être allégé le poids des souffrances de notre pays, amélioré le sort
de nos prisonniers, atténuée la charge des frais d'occupation Ainsi pourrait
être assouplie la ligne de démarcation et facilités l'administration et le
ravitaillement du territoire.
Cette collaboration doit être sincère. Elle doit être exclusive de toute pensée
d'agression. Elle doit comporter un effort patient et confiant.
L'armistice, au demeurant, n'est pas la paix. La France est tenue par des
obligations nombreuses vis-à-vis du vainqueur. Du moins reste-t-elle
souveraine. Cette souveraineté lui impose de défendre son sol, d'éteindre les
divergences de l'opinion, de réduire les dissidences de ses colonies.
Cette politique est la mienne. Les ministres ne sont responsables que devant
moi. C'est moi seul que l'Histoire jugera. Je vous ai tenu jusqu'ici le langage
d'un Père; je vous tiens aujourd'hui le langage du Chef. Suivez-moi. Gardez
votre confiance en la France éternelle !