miércoles, 27 de abril de 2011

El peletero/Une saison en enfer



Textos vírgenes o el arte de no decir nada.


Une saison en enfer. (14)

Jadis, si je me souviens bien, ma vie était un festin où s'ouvraient tous les coeurs, où tous les vins coulaient.

Un soir, j'ai assis la Beauté sur mes genoux. - Et je l'ai trouvée amère. - Et je l'ai injuriée.

Je me suis armé contre la justice.

Je me suis enfui. O sorcières, ô misère, ô haine, c'est à vous que mon trésor a été confié !

Je parvins à faire s'évanouir dans mon esprit toute l'espérance humaine. Sur toute joie pour l'étrangler j'ai
fait le bond sourd de la bête féroce.

J'ai appelé les bourreaux pour, en périssant, mordre la crosse de leurs fusils. J'ai appelé les fléaux, pour m'étouffer avec le sable, avec le sang. Le malheur a été mon dieu. Je me suis allongé dans la boue. Je me suis séché à l'air du crime. Et j'ai joué de bons tours à la folie.

Et le printemps m'a apporté l'affreux rire de l'idiot.

Or, tout dernièrement, m'étant trouvé sur le point de faire le dernier couac ! j'ai songé à rechercher la clef du festin ancien, où je reprendrais peut-être appétit.

La charité est cette clef. - Cette inspiration prouve que j'ai rêvé !

"Tu resteras hyène, etc..." se récrie le démon qui me couronna de si aimables pavots. "Gagne la mort avec tous tes appétits, et ton égoïsme et tous les péchés capitaux."

Ah ! j'en ai trop pris : - Mais, cher Satan, je vous en conjure, une prunelle moins irritée ! et en attendant les quelques petites lâchetés en retard, vous qui aimez dans l'écrivain l'absence des facultés descriptives ou instructives, je vous détache des quelques hideux feuillets de mon carnet de damné.

Une saison en enfer”, Jean Arthur Rimbaud.

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Me salvó de la cárcel cuando en Eritrea me apresaron por traficar con armas como a Rimbaud, en realidad fue por vendérselas al cliente equivocado. Era francesa y vivía en un caserón cerca del mar Rojo. Conocía a todo el mundo y tenía mucho dinero.

-¿Qué haces en Eritrea?- le pregunté.

-Buscar a Livingstone como Stanley, desparecer y renacer, cabalgar cebras, elefantes y muchachos, con todos los que puedo, cuantos más mejor y a la vez, no deseo otra cosa- me respondió.

Me salvó de la cárcel cuando en Eritrea me apresaron por traficar con armas como a Rimbaud. Pagó de su mano y de su bolsillo la fianza y me entregó, como presente, y para relajarme, a unas cuantas esclavas del Alto Nilo, largas como juncos, ibis oscuros. Te servirán bien- me dijo.

-¿Te has enamorado de mí?- le pregunté un día.

-Claro, cada día me enamoro de cuatro- me indicó riendo. Me enamoro de todos y al mismo tiempo, tú sólo eres uno entre ellos- añadió burlona.

Me salvó de la cárcel cuando en Eritrea me apresaron por traficar con armas como a Rimbaud. Fue una corona de oro sentada en mi regazo, su voracidad y su añoranza colmaron mi amargura y coronaron mi pobre capitel; alrededor sueños, estrellas y serpientes, bandadas de peces voladores y de cormoranes, el mar entero, todo su brillo argentino y un fondo que nunca pude ver.

Arena, y aquel maldito ramo de flores viejas que no se marchitaban.

(“El mar”, Memorias, Demóstenes Vilanova del Bell Puig.)

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